Pensionnat Yoru
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 ..: Un petit concerto par un orchestre imaginaire :.. [PV : Shinsuke Tenshikama]

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James E. Wilson

James E. Wilson


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MessageSujet: ..: Un petit concerto par un orchestre imaginaire :.. [PV : Shinsuke Tenshikama]   ..: Un petit concerto par un orchestre imaginaire :.. [PV : Shinsuke Tenshikama] I_icon_minitimeDim 31 Oct - 20:06

Un dernier rayon de soleil caressait ma peau, avant d'être bloqué par un nuage gris. Je levais les yeux au ciel, le mauvais temps avait gagné, l'automne était en train de s'installer. Je relevais mon col alors que je sentais le vent se lever, le fond de l'air était frais. J'aimais ces saisons plus froides, car au final, elles étaient plus chaleureuses. C'est à ce moment-là de l'année que l'on se love dans les bras de quelqu'un, que l'on ressent le besoin de se retrouver en amis, en famille, avec la personne que l'on aime. Alors qu'en été, en étant déjà bouillant et dégoulinant de sueur, on évite de se rapprocher. Seulement, allais-je partager mon besoin avec quelqu'un ? Je l'ignorais, enfin. Peut-être avais-je envie de l'ignorer... J'avais peur que l'histoire avec Naho ne soit que fruit de mon imagination, que je finisse par réaliser. J'avais besoin de ne pas savoir si cela était bien ou pas. Alors que je connaissais la réponse... Je soupirais alors que mes pas me guidaient vers le pensionnat. Je ne travaillais pas le jeudi après-midi, mais j'étais quand même venu pour une bonne raison. Entre les doigts de ma main gauche, je serrai la poignée de mon étui. Je ne pouvais décemment pas m'entraîner dans mon appartement, je m'étais déjà essayé à cet exercice et je n'avais reçu en répartie que des coups de balais sur mon sol et un mot de la concierge. Apparemment, personne ne semblait apprécier les concertos de Bach... Ni même les menuets. J'avais donc demandé expressément une autorisation à l'administration et évidemment, ils me l'avaient donné. Puisqu'il y avait un club de musique et donc une salle servant d'auditorium, je n'avais qu'à l'utiliser lorsqu'elle était libre. J'avais donc un créneau de trois heures cet après-midi là pour l'utiliser et je devais avouer que j'étais plutôt impatient. Je parcourus les quelques mètres qui me séparait du pensionnat et pénétrait enfin dans l'enceinte, il n'y avait personne dehors mais c'était une chose tout à fait banale, tous les élèves devaient être en cours à ce moment-là et personne n'était censé m'attendre. Je me dirigeais vers l'accueil pour faire savoir ma présence et surtout, me renseigner sur l'auditorium. La secrétaire me lança un sourire alors que je m'approchais d'elle. Elle me fit signer une feuille pour ma présence et me donna un plan que l'on montrait aux parents souhaitant visiter l'établissement.

« Vous pouvez le garder tout le temps qu'il vous sera utile. »

Je la remerciai alors que je me saisissais du précieux plan. Je localisais l'auditorium et demandait si je pouvais l'ouvrir grâce à mon passe. Elle me répondit que oui et je continuai mon chemin avec un air satisfait attaché à mon visage. Je saisis un stylo dans ma poche pour le faire tourner entre mes doigts, j'étais nerveux. Je l'avais toujours été, mais là j'avais en plus des raisons de l'être, j'étais effrayé par l'idée de rencontrer la jeune femme de mes pensées. J'essayais donc de pensais à autre chose, essayant de jouer la mélodie que j'avais composé dans ma tête, récitant les notes, les unes après les autres, aussi vite que mon esprit me le permettait. C'était comme réciter une poésie qui avait un rythme trop rapide pour qu'on puisse la dire sans manger quelques syllabes. La musique était parfois une chose étrange, on peut la jouer avec les doigts, mais la réciter concrètement serait impossible pour une seule personne.
Je me retrouvai enfin devant la salle et l'ouvrit sans attendre avant de m'enfermer à l'intérieur. J'avais une idée en tête, et j'étais sûr de la réaliser, c'était dangereux et sûrement idiot, mais j'en avais besoin, terriblement besoin. C'était une drogue qui me rendait complètement fou.

Je ne fis guère attention à la salle et aux instruments, j'avais ce dont j'avais besoin et l'acoustique avait déjà dû être étudiée. J'avisais l'estrade, où les élèves devaient se produire de temps en temps, et m'en rapprochais pour m'asseoir dessus. Je savais que j'allais dépenser beaucoup d'énergie, rester debout était donc une mauvaise idée. Je retirai mon long manteau noir que je posais à mes côté et sortis mon précieux instrument de son étui, je détachai la sourdine, puis attachai mon épaulière pour installer mon violon. Il était de ceux qui s'améliorent avec le temps, à condition que l'on s'occupe de lui et à vrai dire, je le délaissais trop souvent. Je me mis à jouer une valse mais m'interrompit rapidement. Le violon était un instrument pénible pour ça, on passait son temps à l'accorder. Je me mis donc à la tâche, grâce à mon oreille absolue je ne mis pas beaucoup de temps pour que mon bijou sonne enfin juste. Je pris plaisir à travailler comme avant, faisant quelques gammes pour vérifier la souplesse de mes doigts et de mon poignet droit. Je me sentais bien dans ces moments-là, et les gammes finirent à s'articuler en véritables morceaux, je jouais de mon vibrato, parfois lâchais mon archet pour passer en pizzicato et bientôt, l'univers tout entier m'appartenait. J'étais devenu maître de cet espace infini, je me sentais ainsi, assis sur le monde, tenant entre mes mains mon instrument de création, puis, je décidais de tout stopper. Mon geste fut précis, je relevais le bras de quelques millimètres afin qu'il n'effleure plus les cordes, puis finalement baissais à la fois les bras et mon instrument. J'étais déjà fatigué ? Cela m'énervait. Je retirai mon pull que je posai sur mon manteau et retroussai les manches de ma chemise couleur bleu foncé. Je repris mon jeu, lentement mais sûrement, puis, un léger sourire étira mes lèvres. Derrière moi apparurent cordes et cuivres, tambours et percussions, devant moi un piano à queue, sûrement un demi, au vu de la taille se mettait à jouer. Des personnages apparurent, tous vêtus d'un costume. Ils étaient sans visage, leur face était vide, leurs cheveux longs. Ils n'étaient que des joueurs, que des instruments pour mon esprit et cette illusion. Je jouais de chef d'orchestre et les interrompit, avant de les lancer dans une nouvelle aventure, je voulais jouer les Quatre Saisons d'Antonio Vivaldi. Mon sourire s'étira à nouveau, je commençais à rejouer avec envie, le Printemps fut dévoilé, note par note, mon visage se fermait au fur et à mesure alors qu'un chef d'orchestre finit par apparaître, lui disposait d'un sourire crispé que je préférais ne pas regarder plus longtemps afin de ne pas prendre peur. Mon jeu me rendait presque heureux, disons content, même si au final, j'étais presque au bord de l'extase. Je laissais mon illusion s'exprimer, je l'avais laissé faire et elle explosait, j'étais la déité de cette pièce, le créateur vers qui tous les regards se tournait. Même celui de mon maestro enflammé. On se moquait parfois des chefs d'orchestre trop expressifs, mais pour quelqu'un comme moi, qui vivait la musique, c'était chose normale d'apparaître presque en transe lorsqu'un morceau se construit de la plus magnifique des façons. Mon pouvoir semblait – pour une fois – en accord avec moi, peut-être parce que je n'avais pas la force de lutter pour le contenir et que les instruments bien que fictifs raisonnaient tout de même. Mon illusion était tellement parfaite que je pouvais sentir les basses dans mon corps.

Le morceau s'interrompit quelques secondes seulement pour faire place au mouvement suivant. J'entendais mes illusions tourner les pages de leurs livres, j'en faisais trop mais cela m'amusait réellement. Nous allions commencer l'Automne lorsqu'un bruit qui n'appartenait ni à mon illusion, ni à Vivaldi me fit tendre l'oreille. Quelqu'un était de l'autre côté de la porte. L'adrénaline que j'avais en moi, le sentiment de bien être que je venais de ressentir faisait que je n'étais pas inquiet du tout. J'avais presque envie de rire, la clenche de la porte s'abaissait, mais la porte était verrouillée, aucune chance que quelqu'un puisse entrer. Je posais mon violon et fis disparaître mon illusion, je me laissais tomber de l'estrade, chancelais un peu, puis me repris avant d'aller ouvrir la porte histoire de laisser entrer cet agresseur, enfin, ce visiteur.
La porte s'ouvrit sur un jeune homme, il était un peu plus grand que moi, portait des lunettes rondes qui me rappelait celles que mon père possédaient et devait être du même âge que moi, mais ce n'était pas ça qui importait. Je me demandais bien qui il pouvait être et pourquoi il m'avait dérangé alors que j'avais eu soudainement l'impression que je pourrais être souriant à nouveau. Je n'affichais plus ce petit sourire mais bel et bien une mine déconfite et un air exténué. J'essayais cependant de ne pas être désagréable, il s'agissait peut-être de quelqu'un ayant pris un créneau, sachant que je n'avais pas réellement fait de réservation.


« Bonjour, puis-je vous aider ? »

Mon badge accroché à mon pantalon était au moins une preuve que je n'étais pas un étranger faisant n'importe quoi. Par ailleurs, je ne pensais déjà plus à l'interprétation que je venais de donner et que tout ceci paraîtrait sûrement suspect. Je me décalais de la porte pour laisser entrer le jeune homme qui semblait faire partie de cette caste de gens parfait à laquelle j'avais appartenu dans le passé. Je ne cessais de me répéter « Faites que ce soit un mutant », je ne sais pas si je l'espérais vraiment, ou si j'avais fait tout cela délibérément pour m'attirer des ennuis, être viré et devoir rentrer en Angleterre. Étais-je instable et ingrat à ce point ? Dans tous les cas, je ne tenais pas les clefs de mon destin entre mes mains, mais cet inconnu allait être un déterminant pour mon futur proche. Devenu muet, je refermais la porte derrière nous sans prévenir mon interlocuteur. Ne rien dire permettait de ne pas éveiller les soupçons, mais à un moment comme celui-ci, que pouvais-je réellement faire ? J'agrippais une chaise et me posais dessus.

« Je suis James Wilson, le professeur d'anglais, on m'a dit que la salle était libre mais je n'ai pas fait attention aux réservations. »

Je frottais ma nuque avec ma main gauche, laissant la droite posée sur mon genou. J'étais fatigué, mais bavard. J'étais affreusement gêné.

« Mon petit entraînement m'a épuisé. »

Oh... La belle phrase inutile ! Je me mordis immédiatement l'intérieur de la joue, je n'avais pas laissé parler mon interlocuteur de peur qu'il ne me parle de ce qu'il s'était passé. Je devais pourtant me résigner à accepter cela. Je finis alors mon monologue, avec une douleur dans le ventre :

« Vous êtes là pour la salle ? »

À bien y réfléchir, il avait peut-être déjà répondu à la question, mais j'avais tellement pensé à ce moment-là que je ne l'avais pas écouté... Décidément je devais faire bien mauvaise impression... Je soupirais puis décidait de me lever. J'étais désorienté, je faisais encore passer mon malheur sur quelqu'un, je rejoignis ma place sur l'estrade, observant et écoutant mon interlocuteur avec tout le respect qu'un anglais bien éduqué comme quoi pouvait présenter. Mon plaisir et mon enthousiasme étaient partis maintenant et c'était comme s'ils n'avaient jamais fait parti de moi. Sensation étrange, un mal de tête me parvint alors, j'avais été trop loin, j'avais repoussé mes limites actuelles. Je ne comprenais pas pourquoi j'avais perdu de la maîtrise de mon instrument mais il fallait que j'apprenne à l'assumer, je n'étais pas aussi calme qu'avant, je n'étais pas aussi tranquille, j'avais maintenant perdu le contrôle et c'était mon pouvoir qui s'emparait de moi, non l'inverse. Cet épisode de l'orchestre avait été l'exception confirmant ma règle. J'étais quelqu'un de faible à présent, je ne pourrais plus faire ce genre d'exercice avant un moment, que je le veuille ou non. Mon esprit et mon corps allaient finir par s'allier contre moi pour me faire comprendre que je n'étais qu'un sombre idiot à toujours vouloir faire de grande choses alors que j'en étais incapable. J'avisai mon violon, puis le membre du personnel se trouvant devant moi. J'esquissai un sourire, ne comprenant pas pourquoi il ne m'avait pas encore attaqué, étais-je tombé sur la perle que j'avais espéré ? J'avais parfois de la chance dans mon malheur.
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Shinsuke Tenshikama

Shinsuke Tenshikama


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MessageSujet: Re: ..: Un petit concerto par un orchestre imaginaire :.. [PV : Shinsuke Tenshikama]   ..: Un petit concerto par un orchestre imaginaire :.. [PV : Shinsuke Tenshikama] I_icon_minitimeVen 12 Nov - 22:54

Du temps de libre, ce n'était pas tous les jours que ça arrivait lorsque l'on était un AVS. Tous les jours, presques toutes les heures de la journée, il fallait suivre sa patiente pour l'aider. Bien entendu, c'était le travail, alors il fallait s'y tenir, d'autant plus que Shinsuke faisait ça avec passion, aimant donner de sa personne pour aider les autres. Mais bon... Malgré tout, le jeune homme de 25 ans n'était jamais contre un petit moment de détente, même en pleine journée, d'autant plus que ces temps-ci, il profitait de ses soirées pour continuer son roman, encore au stade d'ébauche, ou du moins, c'est ce qu'il aimait se dire. Pourtant, son livre avait déjà plusieurs chapitres d'écrits, le tout se suivant bien et formant une trame bien construite. En fait, il s'agissait d'un début très prometteur, mais il ne le faisait pas pour la notoriété ou pour le fait d'écrire un livre à succès. Non... Il ne le faisait que pour le plaisir d'écrire et surtout, pour laisser libre cours à son imagination, à son inspiration.

Comme Ryoko n'avait pas besoin de lui, Shinsuke en profitait pour se balader un peu, respirer l'air frais de l'extérieur, découvrir les différents couloirs du pensionnat afin de mieux guider sa patiente. Ce n'était pas toujours un partie de plaisir, il fallait bien l'avouer, d'autant plus qu'il n'avait pas un grand sens de l'orientation. Elle en avait sûrement un bien meilleur que le sien, mais lui, il bénéficiait d'une vision presque parfaite, avec ses lunettes du moins, alors il devait se servir de cet atout pour complèter les sens de la demoiselle, qui lui faisait confiance pour les questions de repérage dans l'espace. L'air serein, le dos bien droit, les mains dans les poches de son pantalon, ses bras faisant légèrement reculer le bas de sa veste de costume: c'est ainsi qu'il se promenait dans les couloirs de l'établissement. Tous se ressemblaient et ce n'étaient que les divers indications de salles et d'endroits stratégiques par le biais de panneaux qui permettaient à Shinsuke de ne pas tourner en rond comme un chien essayant d'attraper sa queue.

Pour autant, l'endroit était loin d'être désagréable. Pour le coup, l'AVS jugeait que de la vie dans ces couloirs rajouteraient sûrement à leur charme, mais vue l'heure, il ne pouvait en être autrement. Parfois, une jeune fille, ou alors un garçon, passait par là. D'ailleurs, pendant sa balade, il croisa le regard d'une étudiante, très jolie, qui l'avait suivit tout du long qu'il avait été dans son champ de vision. En fait, c'était aussi le cas pour Shinsuke. Loin d'être forcément attiré par les femmes plus jeunes, il fallait avouer qu'elle suscitait des regards admiratifs, même venant d'hommes plus âgés et plus mûrs. Une longue chevelure noire, des yeux violets, un visage empli d'une féminité éclatante, dénotant un petit air sérieux, mais qui savait se faire doux, de part ses traits et le teint de sa peau. Sans être du genre superficiel, il ne put s'empêcher de remarquer le corps de la jeune femme. Elle avait des jambes fines et allongées, des hanches agréables et un buste bien proportionné. Après tout, il n'était pas fait en bois. Elle avait d'ailleurs eu le mérite de faire tourner la tête de Shinsuke, bien étranger à ce genre de pratiques qui consistaient à scruter avec insistance une jeune femme. Tant pis... Elle valait le détour.

Les minutes passaient, les unes après les autres, dans ces couloirs infinis. Pour le coup, l'AVS commençait à doucement s'embêter, et ne prêtait même plus attention aux couloirs qu'il traversait. Il ne voyait plus que des murs, un parquet légèrement luisant sur lequel se reflètait la lumière du jour, traversant avec douceur les fenêtres à carreaux qui se trouvaient là, incrustées dans les murs. Le son de ses pas, de ses chaussures à talonnettes, resonnait contre les parois des couloirs, l'absence de toute autre personne en ces lieux n'arrangeant pas les choses. Cependant, au bout d'un moment, le bruit étincelant de ses chaussures finit par être perturbé, mêlé à autre chose. Au fil de ses pas, Shinsuke commençait à entendre... une musique. Prêtant l'oreille avec un peu plus d'attention, il s'arrêta de marcher, arrêtant ainsi le bruit presque strident que produisaient ses pieds à chaque pas. Le tout était très mélodieux, joué par un orchestre en entier. Depuis quand y avait-il un orchestre aussi expérimenté au sein de cet établissement? Il n'en avait pas entendu parlé. Il savait qu'il y avait un club de musique, mais il doutait que de simples élèves, même les plus doués, puissent jouer une oeuvre pareil avec tant de justesse. Afin de trouver la source de cette musique harmonieuse, Shinsuke s'avança à nouveau, le bruit de ses pas raisonnant à nouveau dans l'infinité du couloir, alors que le son de la musique se faisait de plus en plus intense. Bientôt, il se trouva face à une porte: celle du club de musique. Comment était-ce possible? Comment de simples étudiants, qui ne passaient pas leur temps à répèter, pouvaient jouer avec exactitude chaques notes d'une pièce si bien élaborée? Il avait de profonds doutes, et c'est d'ailleurs pour ça qu'il se décida à essayer d'entrer, posant sa main sur la poignée de la porte.

Deux détails vinrent titiller l'esprit du jeune homme. D'une, la porte était vérouillée et de deux, la musique c'était arrêtée. Pourquoi? Pourquoi s'arrêter en si bon chemin? Cependant, peu de temps après cette vaine tentative pour ouvrir la porte, un homme l'ouvrit. Il s'agissait d'un homme à la coiffure quelque peu négligée, arborant des traits peu entraînant, peu enthousiasmant. Il le salua et se décala, laissant ainsi à Shinsuke la liberté d'entrer dans la pièce, déserte. Déserte?!? Pourtant, quelques secondes auparavant, un orchestre symphonique jouait ici. L'intensité et la qualité du son ne pouvait provenir d'une simple chaîne Hi-Fi. C'était autre chose, et l'oreille musicale de l'AVS lui disait qu'il ne se trompait pas, qu'il n'avait pas imaginé tout ça. Alors qu'il n'avait même pas encore eut le temps de répondre à la question initiale, voire même aux salutations de l'autre homme, celui-ci se présenta après s'être assis. Professeur d'anglais? Avec un nom pareil, le contraire aurait été étonnant. D'ailleurs, son interlocuteur semblait nerveux, ou gêné: ça se sentait. Après tout, Shinsuke était quelqu'un de très empathique et donc, il pouvait aisément ressentir ce genre de choses. Il prononça d'ailleurs une phrase qui ne faisait que confirmer ce ressenti. Il ne s'attendait pas à de la visite et pensait pouvoir être seul pendant un petit moment, très certainement. Il ne pouvait pas lui en vouloir. La solitude: c'était parfois un mal nécessaire, quoi que certains ne considéraient pas celà comme un mal en soi, mais plutôt un moyen de prendre du recul et de faire le vide dans leur esprit. Chacun sa méthode, après tout.

Ce qui semblait finalement être un collègue, un membre du personnel du pensionnat, semblait cacher quelque chose. Après tout, il y avait de quoi. Ces sons, cette musique: il ne l'avait pas imaginée. Lentement, il marcha vers le milieu de la sens, en silence, un air relativement neutre au visage, avant qu'il ne se retourne vers son interlocuteur. Celui-ci semblait désormais décidé à se taire. Alors, doucement et montrant une sympathie immédiate, faisant partie du caractère de Shinsuke, celui-ci finit par répondre aux diverses questions du profeseur d'anglais, se présentant aussi, par la même occasion, lui tendant sa main droite...


"Je suis Shinsuke: Shinsuke Tenshikama. Je suis l'AVS, Aide à la Vie Scolaire, d'une élève du pensionnat. Je suis arrivé récemment, alors je n'ai pas eu le plaisir de vous rencontrer, Monsieur Wilson."

Lentement, il finit par lâcher la main de James, pour lui sourire amicalement, se retournant pour retourner vers le milieu de la salle, scrutant les murs, les instruments qui y régnaient, mais aussi cette estrade qui devait servir pour les répétitions. Musicien... Il aurait aussi aimé ça, mais pour lui, c'était surtout un moyen de se détendre. A ses yeux, la musique perdait un peu de sa valeur lorsqu'elle était jouée dans un cadre professionnel. Ce qui faisait la profondeur d'une musique, c'était le sentiment de bien-être qui en ressortait. A force d'user son talent et son inspiration pour se produire sur scène, on finit bien vite par ne plus rien faire de constructif. Pour lui, l'écriture et la musique: c'étaient ses deux moyens de s'évader et de se détendre totalement. Alors que ses pensées le menaient ailleurs, Shinsuke finit par retrouver ses esprits et retrouver ses interrogations précédentes. Où était la musique? Alors, il finit par se retourner vers son collègue, un fin sourire aux lèvres, et finit par demander...

"Votre instrument, dites-vous? Depuis quand un orchestre est-il considéré comme un seul et unique instrument? Si je ne m'abuse, j'ai bien entendu un orchestre entier jouer une mélodie connue, dont le nom m'échappe pour le moment. Appréciant la bonne musique, je n'ai pu m'empêcher de venir voir se produire les musiciens, mais semble-t-il qu'il n'y en ait qu'un, alors je suis plutôt surpris. Je serais même tenté par le fait de me joindre à vous, au piano, mais j'ai bien peur de ne pas avoir les partitions de cette pièce avec moi. Pouvez-vous m'éclairer sur la provenance de cette musique, alors?"
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James E. Wilson

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MessageSujet: Re: ..: Un petit concerto par un orchestre imaginaire :.. [PV : Shinsuke Tenshikama]   ..: Un petit concerto par un orchestre imaginaire :.. [PV : Shinsuke Tenshikama] I_icon_minitimeDim 14 Nov - 22:23

[J'avais quelque peu oublié de laisser une note pour ce qu'il était en train de jouer :


J'avais un problème à présent, car je m'étais laissé aller à ma passion, l'illusion était devenue réelle, la musique s'était entendue dans les couloirs des locaux des clubs, peut-être même plus loin. J'étais vraiment un idiot et j'étais dans un sacré pétrin à présent que quelqu'un avait tout entendu. Je devais trouver une bonne excuse, un super mensonge qui me sortirait de tout ça. J'aurais pu fuir sinon aussi, dans le genre « tu connais pas mon nom, tu me retrouveras jamais ! », mais ça n'aurait pas marché et ça l'aurait encore plus attiré pour trouver qui j'étais, ce que j'avais fait et surtout, comment j'avais pu faire. Ce moment me revenait, un des plus doux moments de ma vie, qui avait changer mon humeur entière. La musique m'aidait, quoiqu'il arrive, elle était le meilleur des remèdes, toujours et à n'importe quel moment. Je la sentais encore dans mon esprit, comme un soutien indéfectible qui me donnait la force de faire face à ce nouveau problème. La salle était vide de monde, il y avait bien entendu des enceintes mais je n'avais aucune preuve de ce que j'avançais... Cela me donnait cependant une idée, une idée risquée, difficile à mettre en place et surtout très très dépensière d'énergie. Je me devais donc de me concentrer au maximum avant ça, il allait falloir user de mes talents d'acteurs. J'avisais un endroit caché, derrière l'estrade, que le jeune homme ne pouvait pas voir actuellement. Je me concentrais pour y faire apparaître toute une sono puis un cd dans le lecteur des plus grandes œuvres de Brahms, avec ça s'il n'était pas satisfait, je n'y pourrais rien. J'ajoutais un grand nombre de branchement pour que l'on pense que cela soit réellement lié aux enceintes. Cela pouvait fonctionner, seulement je sentais déjà que je m'affaiblissais. Je retournais mon attention vers le jeune homme qui se présentait à moi. Au moins, je faisais face à une personne selon mon cœur : polie et cultivée.
J'adressais un fin sourire à Shin... Shinsuke en lui serrant la main. Shinsuke Tenshikama, j'avais intérêt à faire des exercices pour mémoriser tous ces fichus noms japonais. Bon, d'accord, on était au Japon, mais quand même, Naho Daichi, par exemple c'était facile à retenir. Même si, je devais l'avouer, elle aurait pu avoir un prénom de vingt lettres je l'aurais tout de même retenu... Enfin, je ne devais pas trop penser à elle alors que je me trouvais face à un collègue, un assistant de vie scolaire comme il se présenta. Cela ne devait pas être un travail de tout repos mais je songeais qu'il devait être une personne touché par le social pour faire ce genre de métier. Je m'éloignais un peu, ma curiosité me demandait expressément de m'enquérir du nom de l'élève mais la lucidité m'ordonnais d'éviter de réfléchir à ce genre de choses saugrenues alors que je me trouvais en position délicate. Je me décidais à écouter la deuxième partie et poursuivais mon cheminement dans mes réflexions pour permettre à mon collègue et moi de tirer cette affaire au clair. Oh je pourrais risquer le tout pour le tout : « James E. Wilson, professeur d'anglais et illusionniste à plein temps, je m'excuse je n'ai pas surveillé mon pouvoir, il a préféré s'insinuer dans votre esprit et vous faire vivre cette illusion, j'espère au moins que cela vous a plu, moi je suis très heureux d'avoir pu la partager avec quelqu'un. » Et là, s'il avait un pouvoir il me prendrait pour un abruti, pour la personne la plus stupide de cet établissement, s'il n'en avait pas, il penserait être tombé sur un fou, avant de réfléchir, de se dire que c'était possible et de finir par me harceler sur l'origine de mes pouvoirs, avant de me traiter de sorcier et de me brûler vif. Oui, vraiment je préférais éviter ce genre de débordement... J'étais littéralement épuisé, je me reposais un peu en restant assis sur mon estrade, regardant mon collègue et essayant de déceler le moindre doute dans ses yeux. Seulement, des deux hommes, le plus calme n'était certainement pas James, mais Shinsuke. Il ne laissait rien transparaître, arborant un simple sourire, ce qui avait pour seul effet de gêner notre protagoniste.


« Serait-ce mon instrument qui vous a attiré ici ? »

Mauvaise idée, Jim ! Une très, très mauvaise idée ! Mon interlocuteur n'eut pas besoin de réfléchir des masses pour me répondre franchement. Mon cœur se serrait et j'eus une boule dans la gorge rien qu'en l'entendant parler, mon aîné ne me faisait pas la morale, mais c'était presque pire. J'allais lui mentir, j'allais inventer un subterfuge terrible pour garder mon secret sauf. Il me parla de se joindre à moi et mon visage s'éclaira. Lui ? Un pianiste ? Ô joie ! J'avais justement inventé une place pour un pianiste dans ce concerto car j'appréciais vraiment cet instrument. Je lui fis un sourire, semblant presque éluder voire oublier la dernière phrase de mon interlocuteur. J'eus comme un regain d'énergie et me saisis de mon étui à violon, faisant glisser la fermeture éclair pour découvrir une poche. Je sortis des feuilles, des partitions écrites à la main en fait, attachées ensemble à l'aide de ruban adhésif. Je les installais sur le piano et lança un sourire au jeune homme.

« Ce serait pour moi une joie de vous avoir au piano, j'espère que cet arrangement vous plaira. »

Je repartis vers l'estrade en me concentrant sur mes mouvements pour ne pas défaillir. Je devais rester ainsi le temps du jeu, une fois le doute dissipé je serai plus tranquille, je pourrais même simplement lui dire que j'étais trop fatigué pour continuer, ce qui ne serait en fait que la plus stricte vérité. Je passais derrière l'estrade et fit mine de tripoter la sono, je n'avais jamais été réellement bon à ça, tous ces trucs qui étaient maintenant informatisés, ça m'intéressait bien mais j'avais du mal à me plonger dedans et surtout, je n'avais pas le temps, jamais... Je soupirais un instant, me frottant les sinus avant de continuer ma manœuvre qui devait avoir l'air la plus réelle possible. Je finis par rejoindre l'estrade alors que l'on pouvait entendre une sorte de grésillement dans la salle. Puis, la musique ! Je commençais à jouer, suivant l'orchestre à nouveau, la même mélodie que celle que Shinsuke avait pu entendre plusieurs minutes auparavant. Je lui fis un petit signe comme pour lui dire de jouer aussi, il sembla prendre ses marques et me rejoignis, c'était un vrai plaisir, même si c'était extrêmement dur. J'essayais de faire en sorte de rendre le son des divers instruments tels qu'ils l'auraient été en sortant d'enceintes, même les plus perfectionnées. Le problème venait cependant de moi, je faisais mon possible pour penser musique, sono, violon, tout en même temps, je ne devais rien lâcher sinon le pianiste qui m'accompagnait à présent finirait par sérieusement se douter de quelque chose. Et le jeu s'intensifiait pour moi, et ce mouvement semblait ne pas avoir de fin. Je m'essoufflais, je me perdais. Je lâchais un juron en anglais et baissais les bras un instant, le temps de retrouver le rythme, celui que donnait mon pied gauche, frappant doucement contre le bois de l'estrade. Je me concentrais à nouveau, mes bras étaient endoloris, ma tête n'était plus qu'une vilaine orange que l'on pressait pour en obtenir le jus, j'avais l'impression que ce qui était avant mon corps n'était devenu qu'une chose flasque.
Et enfin, le morceau se termina. La sono s'arrêta, elle ne continua pas sur un nouveau morceau, elle ne laissa pas de nouveaux grésillement envahir la pièce, non. C'était juste un calme étrange qui régnait à présent. Ma respiration étant la seule chose qui semblait résonnait dans la salle, je posais doucement mon violon sur l'estrade, posant ma main sur le cœur, essayant de reprendre mon souffle et de la même façon un rythme cardiaque moins soutenu. Je levais la tête vers le pianiste d'une pièce, lui adressant un sourire bien faiblard.


« Eh bien, là ça m'a complètement tué. Je ne suis plus habitué à jouer d'une façon aussi intense, il va falloir que je reprenne mon entraînement rapidement pour pouvoir retrouver mon plus haut niveau. »

Cette phrase semblait s'appliquer à mon jeu, mais dans mon esprit c'était bel et bien de mon pouvoir dont je parlais, je soupirais à nouveau. J'avais tellement perdu depuis cet accident, depuis qu'une partie de ma vie s'était envolée en fait. Lentement, je me levais pour faire mine d'aller éteindre la sono, je jouais mon rôle jusqu'au bout... Ce serait une chose drôle à raconter à Eichi, peut-être, mais il serait capable de m'en vouloir parce que je m'étais mis dans un sale état pour garder mon secret. Seulement j'étais censé être un adulte responsable à présent et c'est ce que j'étais censé faire, tout pour que le secret de cet établissement soit gardé.

« C'était un réel plaisir de vous avoir au piano, dis-je alors que je regagnais ma place sur l'estrade, je m'excuse de ma contre-performance, j'espère pouvoir vous montrer un peu plus prochainement. »

Enfin, s'il voulait oublier cet épisode de sa vie, cela m'allait aussi, je n'avais pas trop envie de m'étendre sur certaines questions qui pourraient maintenant lui venir à l'esprit. Oui, j'allais simplement essayer de me reposer à présent, tout en prêtant une oreille attentive à cet homme que j'appréciais déjà.
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